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Regards d'Ailleurs
20 octobre 2005

la découverte

Ce que je vois ici n’est que la partie visible de l’iceberg. La tension sociale et politique est bien présente même si j’ai aimé croire en autre chose les deux premières semaines. Non aux négociations! Première expérience d’”émeute” hier. Evidement la belle s’est mise au front et a heureusement évité le pire… L’histoire: Alors que tranquillement installée à un internet café à raconter la possible poésie du Kosovo, un groupe de jeunes manifestants passent dans la rue. Forcément, je sors, fais moi aussi la badaude, puis finalement quitte la salle internet. Je tente de les rattraper. En chemin, je demande à un policier, qui se prête à mettre son joli gilet pare-balle, de me mettre au jus, il esquive. Têtue un peu la dame, je continue ma route et arrive à hauteur du groupe. Je comprends que les jeunes manifestent pour une autogestion immédiate et ce, sans négociations. Ils veulent que l’ONU parte du pays (ils taguent ça sur les voitures UN) , qu’il n’y ait plus de présence internationale. Ce sont des étudiants. Je me mêle à eux, et avance. Le groupe est escorté apparemment de “policiers gentils” , mais d’autres (KPS) arrivent en force. Ils chargent... Je flippe un peu, et je me mets de côté. Je n’ai pas mon passeport, aucun papier d’ailleurs. Je n’ai pas mon teléphone non plus… Je rencontre un journaliste albanais qui parle anglais. Il me propose, euh me conseille vivement de rester avec lui, à l’écart. Il essaie de m’expliquer ce qui se passe, et me décrit la scène… En anglais c’est pas tout le temps facile de comprendre, hélas, et le bruit, les cris n’aident en rien. Les flics tabassent les jeunes, les journalistes s’en prennent aussi… La violence est à son comble, les bleus sont à trois sur une seule personne, les femmes flics sont tout aussi violentes et sans pitié. Ils embarquent plein de gens. Finalement, une fois tout le monde bien amôché, les flics font disperser la foule restante (tout aussi violemment entre nous). Je pars. Le journaliste me donne sa carte. Je file à l’université, à l’espace culturel français où se trouvent mes collègues. Je veux en savoir davantage sur la politique, je veux que quelqu’un m’explique un peu, enfin… Je raconte mon histoire. Les albanais ne réagissent pas, les français me proposent de regarder sur internet…Pfff… Je leur dis que je ne les comprends pas, que j’ai besoin de savoir où je mets les pieds… Un d’entre eux (albanais) finit par me faire une brève description du champ politique. C’est pas facile de parler de ça… Eux ce qu’ils veulent c’est s’échapper, rêver… Qu’est-ce qu’ils en ont à foutre d’une jeune femme française qui pour eux remue la merde ? Alors, j’ai laissé… Dommage, j’avais le sentiment qu’il s’agissait tant bien que mal de ma sécurité… Aide toi toi même et, le ciel t’aidera… Je suis au Kosovo, l’année des négociations d’indépendance, ne jamais l’oublier. Je n’ai pas peur de la route, faudra voir faut qu’on y goûte… Tout ira bien…. Le vent l’emportera….
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